top of page

Assurance-vie après 70 ans : la fin du match ? Pas du tout.

  • Photo du rédacteur: Stefan de Quelen
    Stefan de Quelen
  • 8 sept.
  • 3 min de lecture

Il y a des idées reçues qui ont la vie dure. Comme « il faut investir dans la pierre, c’est toujours sûr ». Ou « après 70 ans, ça ne sert plus à rien de verser sur une assurance-vie ». Faux, archifaux.

Alors remettons les pendules à l’heure. Oui, 70 ans, c’est un cap. Fiscalement, ça change la donne. Mais non, ce n’est pas la fin de la partie. Ce n’est pas parce que les règles se corsent qu’il faut renoncer à un des outils les plus souples et puissants de la gestion de patrimoine.


Ce qui change après 70 ans

Avant 70 ans, c’est l’âge d’or de l’assurance-vie. Pourquoi ? Parce que le fisc est (relativement) généreux. Chaque bénéficiaire que vous désignez peut recevoir jusqu’à 152 500 € totalement exonérés de droits de succession. Ensuite, c’est 20 % jusqu’à 852 500 €, puis 31,25 % au-delà. Pas mal.

Après 70 ans, fini le traitement royal.

  • L’exonération tombe à 30 500 € seulement, et en plus ce n’est pas par bénéficiaire, mais pour l’ensemble des contrats et pour tous vos héritiers réunis.

  • La taxation se fait sur les versements bruts, pas sur les gains. Mais, subtilité : les gains générés après vos 70 ans ne sont pas pris en compte dans la succession. Ils restent hors radar.

Exemple concret :Vous mettez 100 000 € à 71 ans. À votre décès, ça vaut 130 000 €. Ce qui sera taxable, c’est seulement les 100 000 € versés. Les 30 000 € de gains ? Exonérés.

Pas si mal, finalement.


Pourquoi continuer à verser après 70 ans ?

1. Parce que ça rapporte toujours

Une assurance-vie, ce n’est pas un livret A. Vous pouvez investir sur des supports dynamiques, diversifier, capter un peu de performance. Et même si vous restez prudent, le fonds en euros continue à jouer son rôle.

2. Parce que la fiscalité reste attractive

Les retraits bénéficient toujours de l’abattement annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple) après 8 ans. Ça permet de sortir de l’argent quasiment sans impôt, même après 70 ans.

3. Parce que le conjoint reste protégé

C’est LE point à ne jamais oublier : que vous ayez versé avant ou après 70 ans, le conjoint survivant ou le partenaire de Pacs hérite sans payer un centime de droits de succession.

4. Parce que vos héritiers ont d’autres abattements

Vos enfants bénéficient déjà d’un abattement de 100 000 € chacun en dehors de l’assurance-vie. Un petit-enfant, 1 594 €. Un frère ou une sœur, 15 932 €. Ce n’est pas énorme, mais ça compte.

Bref, l’assurance-vie reste une enveloppe qui vous permet de piloter et de transmettre plus intelligemment que si vous laissiez vos liquidités sur un compte classique.


Le piège à éviter : mélanger les versements

Là où ça se complique, c’est quand vous avez alimenté votre contrat avant ET après vos 70 ans. Les règles de calcul ne sont pas les mêmes, et le fisc comme les assureurs ne vont pas se fatiguer pour rendre ça lisible.

Résultat : on mélange tout, et on perd en lisibilité et en optimisation.

La solution est simple : ouvrez un deuxième contrat après vos 70 ans, réservé à vos nouveaux versements.

  • Vous séparez clairement les deux régimes fiscaux.

  • Vous pouvez désigner des bénéficiaires différents.

  • Vous simplifiez la vie de vos héritiers (et la vôtre).


La vraie stratégie après 70 ans

Ne voyez pas 70 ans comme une fin, mais comme un nouveau chapitre. L’assurance-vie change de visage : elle est moins centrée sur l’avantage successoral par bénéficiaire, mais elle reste redoutablement efficace pour :

  • Valoriser votre capital.

  • Optimiser la fiscalité de vos retraits.

  • Protéger votre conjoint.

  • Transmettre dans de bonnes conditions.

Le seul vrai piège, c’est d’écouter les clichés du café du commerce : « À ton âge, ça ne sert plus à rien… ». Ceux qui arrêtent de verser passent à côté d’un outil puissant.


Conclusion

À 70 ans, votre assurance-vie n’est pas un vieux diesel qu’il faut abandonner. C’est une voiture qui change de régime. Elle accélère différemment, mais elle reste un outil de transmission et d’optimisation incontournable.

La clé, c’est de bien comprendre les règles, de ne pas mélanger les versements, et de continuer à piloter intelligemment.


Le match n’est pas fini. Il ne fait que changer de terrain.

En résumé :À 70 ans, l’assurance-vie ne se termine pas, elle change de costume. C’est moins flamboyant, mais c’est toujours redoutablement utile. Ceux qui arrêtent de verser se privent d’un outil puissant pour gérer leur transmission et optimiser leur épargne.


Commentaires


bottom of page